Dans le vacarme new-yorkais, Adrian Mannarino incarne une énigme à part. Tantôt transparent lorsqu’il cherche ses sensations, tantôt intraitable quand son timing se cale, le Français arrive dans cette rencontre avec un état de forme qui intrigue.

Face à lui, Jiří Lehečka, incarnation d’une génération offensive, puissant et capable d’éclairs qui plient n’importe quelle défense. Sur le papier, la hiérarchie est claire : le Tchèque a le plafond le plus haut. Mais sur le terrain, les équations sont rarement si simples.

Le style de Mannarino — contre-punch précis, variation de rythme, balles rasantes — est de ceux qui obligent l’adversaire à frapper une fois de plus, à toujours prouver sa régularité. Et c’est précisément là que se situe la clé : si Lehečka trouve la mire, la partie peut être courte. Mais s’il s’impatiente, s’il force, le Français a tout pour l’entraîner dans un duel piégeux, où la maîtrise prime sur la force brute.

Dans un tournoi qui aime les outsiders, Mannarino offre ce parfum de “value” que les observateurs attentifs apprécient. Un match où la surprise n’est pas forcément un accident.