Le tirage oppose deux trajectoires bien différentes. D’un côté, João Fonseca, jeune pépite brésilienne de 18 ans, dont l’explosion sur le circuit a marqué les premiers mois de la saison. Mais comme souvent avec les espoirs précoces, le corps finit par rappeler à l’ordre : le rythme effréné du circuit ATP use, et son niveau actuel n’a plus grand-chose à voir avec l’étincelle des débuts. Sa puissance de feu reste redoutable, mais son jeu de retour demeure fragile et la régularité n’est pas encore au rendez-vous.

De l’autre côté, Miomir Kecmanovic. Le Serbe n’est pas toujours le plus fiable sur une saison classique, mais il a cette faculté à se sublimer dans les grands rendez-vous. Dans un format en cinq sets, où la dimension physique prend toute son importance, il offre bien plus de garanties. Si le combat s’éternise au-delà des trois heures de jeu, difficile d’imaginer Fonseca tenir le rythme face à un joueur plus endurant et mieux armé pour la longueur.

Le paradoxe est là : les bookmakers accordent à Fonseca plus de 60 % de chances de victoire, comme si l’on pariait davantage sur son potentiel futur que sur son état de forme actuel. Or, sur le terrain, les dynamiques semblent inversées.

Pour moi, Kecmanovic ne devrait pas être coté au-dessus de 2,15 / +115. À 2,45, la valeur est évidente.